Un bel exemple de Tibéricratie : la fontaine de la place Monge

On construit une fontaine au beau milieu de la place Monge. Ça peut vous plaire, ça peut ne pas vous plaire. Est-ce que quelqu’un vous a demandé votre avis, de toutes façons ? Qui a décidé ? Impossible de le savoir. Pas de permis de construire, pas de référence à une décision du conseil de Paris ou du conseil d’arrondissement. Juste un petit dessin, sur un panneau Decaux. Circulez, il n’y a rien à voir. On change votre cadre de vie, on décide de l’aspect du quartier : ça ne vous regarde pas. C’est ce qu’on appelle la Tibéricratie. Ça n’a pas grand-chose à voir avec la démocratie.

Tibéri contre l’économie de marché ?

La première conséquence de ces travaux, c’est de menacer le marché de la place Monge. Pas besoin d’être géomètre pour deviner qu’il va falloir supprimer des étals, ou les resserrer, ou les faire déborder. Dans tous les cas, nous ne retrouverons pas notre marché actuel, les commerçants dont nous avons l’habitude. Et pourtant nous y tenons, à ce marché, qui trois fois par semaine permet, même à des budgets modestes, de s’approvisionner en produits frais. Il y a sans doute une clientèle pour les magasins de luxe qui envahissent aujourd’hui le quartier Mouffetard, il y a aussi une clientèle pour le marché de la place Monge. Prenons-y garde : la municipalité actuelle a tendance à supprimer les marchés. Il y a quelques années, une action très combative des habitants du quartier a réussi à conserver le marché de la place Maubert. Soyons vigilants : la construction d’une fontaine au beau milieu de la place Monge pourrait bien être le premier acte d’une remise en cause du marché.

Aménagement urbain ? Parlons-en

La municipalité actuelle semble avoir du goût pour l’architecture urbaine façon carte postale. Des fontaines poussent partout : Bazeilles, Contrescarpe, Val-de-Grâce, etc. C’est très joli pour les photos des touristes, mais il faudra rappeler haut et fort que des indigènes vivent dans cet Eurodisney parisien, des indigènes qui ont besoin de commerce de détail abordable, qui aimeraient être consultés sur les modification de leur cadre de vie, qui estiment même être chez eux dans leur quartier. Nous ne disons pas “ Fontaine, je ne boirai pas de ton eau ”, nous disons que nous aimerions donner notre avis sur des travaux que nous payons et qui concernent notre environnement.


Les communistes du quartier