Municipales :
où en est la gauche ? On
sest beaucoup moqué, ces derniers temps, des divisions
de la droite à Paris. Il faut dire que leur dernière
pantalonnade ne manquait pas de sel : les conseillers
seguinistes ont quitté la salle du Conseil comme un seul
homme pour saborder la discussion que Tibéri avait
programmée, laissant derrière eux un Balladur un peu
gêné pour expliquer ce départ en fanfare. Et
puis la récente incarcération de Michel Roussin ne
doit pas améliorer l'ambiance chez ses anciens amis...
Mais
pendant que Tibéri et Seguin nous font un remake de Titanic,
que devient la gauche ? Les Verts ont décidé de
jouer cavalier seul, et les socialistes sont partis tous seuls en
campagne, sans avoir conclu d'accord avec le reste de la « gauche
plurielle ». En ce qui concerne le Parti communiste, les
accords nationaux étaient pourtant clairs. En mars dernier,
les deux partis avaient convenu qu'il y aurait à Paris des
listes communes : « à Paris, Lyon et
Marseille, les socialistes conduiront les listes, les communistes
accédant dans chacune de ces villes, en cas de victoire, à
la direction d'une mairie d'arrondissement » (l'Huma
du 21 mars 2000) Il y a
huit mois de cela ! Et les élections sont dans quatre
mois... Où
en est-on ? Parlons clair : les socialistes refusent de mettre
un communiste en tête de liste dans un des arrondissements de
Paris, comme ils s'y étaient engagés. Croient-ils
gagner seuls la bataille de Paris ? Croient-ils nous
transformer en force d'appoint ? Robert Hue l'a pourtant
rappelé fermement lors du meeting qu'il a tenu à Paris
le 30 novembre : « Le parti communiste ne sera jamais
l'aile gauche du parti socialiste ! »
Cette
position hégémonique ne tient pas compte des réalités
électorales parisiennes. Dans notre arrondissement, par
exemple, les électeurs communistes pourraient bien faire la
différence. Aux dernières élections
législatives (1997), les 1 351 électeurs
communistes n'ont pas été pour rien dans
l'augmentation de 7 657 voix de la candidate socialiste entre
le premier et le second tour, qui l'a amenée à 46,47 %
(score qui aurait sans doute été encore plus important
si la droite n'avait pas fait voter les absents...) Est-on si sûr
au parti socialiste de pouvoir ainsi se priver des voix d'une partie
de la gauche ? Est-on
si sûr par ailleurs que l'on puisse « changer
d'ère » à Paris sans donner toute leur
place aux exigences dont sont porteurs les communistes ?
Vouloir enfin rétablir la démocratie à Paris,
c'est notre but à tous. Mais comment croire qu'un parti qui
ne respecte ni ses engagements ni ses alliés va respecter ses
électeurs ? Les Parisiens ne veulent plus du régime
du parti unique. Ils ont vu ce qui leur en coûtait de vivre
dans un ville accaparée par un parti. Une municipalité
réellement plurielle sera la meilleure garantie de la
démocratie retrouvée.
Les communistes du 5e