Services municipaux : quelle modernisation ?





Il y a à Paris plus de 35 000 employés municipaux, dont nous sommes tous, collectivement les employeurs. Est-ce trop pour une ville de 2 130 000 habitants ? Un des objectifs affichés de la droite est de faire baisser le nombre d'employés municipaux à Paris, comme ils voudraient faire baisser le nombre de fonctionnaires en France. Mais y a-t-il à Paris assez de crèches, assez de services sociaux, assez d'agents de service dans les écoles ? Le nettoyage, la sécurité, les services administratifs sont-ils irréprochables au point de pouvoir se priver des agents qui les assurent ? Nous ne le pensons pas.

La solution avancée par la droite, c'est la privatisation des services municipaux. C'est déjà le cas, au moins partiellement, pour le ramassage des ordures, l'eau, les cantines scolaires ou les pompes funèbres. Le résultat, chaque fois : inégalité de traitement des citoyens, hausse des coûts, moindre qualité du service. Il n'y a rien d'étonnant à cela : le principe même d'une entreprise privée est de prélever un bénéfice. Où voulez-vous qu'elle le prenne ? Dans la poche de l'« usager », pompeusement baptisé « client » pour l'occasion. D'un côté, les prix augmentent, et de l'autre côté, l'entreprise économise le plus possible sur les salaires des personnels et les prestations effectuées. C'est l'autre versant des affaires de marchés truqués dont on a beaucoup parlé ces derniers temps. Pourquoi croyez-vous que les entreprises soient prêtes à tout pour emporter ces marchés ? C'est, bien sûr, parce que l'on peut y gagner beaucoup d'argent. Pourquoi alors ne pas faire assurer par des services municipaux ces fonctions si lucratives et si coûteuses ? Tous les Parisiens y gagneraient.

Moderniser les services municipaux à Paris, c'est leur donner plus de moyens d'action, c'est éviter à leurs employés d'avoir à se transformer en agents électoraux, c'est assurer une égalité de traitement entre les arrondissements aisés et les autres : le principe d'un service public, c'est d'être financé par les citoyens selon leurs fortunes, mais d'être au service de tous. Cette exigence de solidarité n'est évidemment pas la règle de fonctionnement des sociétés privées.

A Paris comme dans tout le pays, la tempête de l'hiver dernier a montré la formidable capacité de réaction des services publics. Quand on sait, par exemple, que près de 150 000 arbres ont été abattus, que 413 écoles ont été endommagées, et quand on voit avec quelle rapidité la ville a été remise en état de marche, on mesure les capacités et l'engagement des services publics.

Il faut non seulement renforcer les services municipaux, mais aussi reprendre aux entreprises privées les secteurs qui lui ont été laissés, après avoir fait un audit approfondi de leurs bilans. C'est ainsi qu'une municipalité se donne les moyens d'appliquer la politique qu'elle définit, dans un esprit de plus grande justice sociale mais aussi de plus grande efficacité.

Les communistes du 5e arrondissement




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